Les petites histoires de Luplanté

L’église 2021

L’église

J’avais par le passé fait un article sur l’église de Luplanté. Mais faute d’archive, j’avais fait un simple résumé. Mais cette fois ci je vais pouvoir aller plus loin et vous fournir plus de détail sur ce monument incontournable au sein du village puisqu’avec la Mairie, il est le symbole le plus historique de la vie de notre commune.

L’église de Luplanté est d’origine romane, On peut estimer le début de sa construction entre le XII -ème siècle et le 14 -ème. N’oublions pas qu’il fallait quelques dizaines d’années pour achever ces travaux titanesques pour une petite communes qui ne comptait que quelques centaines d’âmes. Les fonds provenaient bien souvent du Diocèse, des croyants eux même qui se cotisaient et des seigneurs du coin. Les habitants étaient appelés à participer également aux travaux, généralement quand les travaux des champs était terminé. A cette époque dans la campagne il y avait une telle ferveur pour la religion Chrétienne, qu’il n’était pas dur de trouver des volontaires pour édifier un lieu dédié à leur culte.

Cette église est dite fortifier, car elle possède une tour de défense, celle-ci était nécessaire à l’époque car la Beauce étant par origine relativement plate, il fallait une protection pour les habitants qui étaient des victimes régulières des nombreux conflits qui avaient lieu au fil des siècles.

Cette tour est organisé ainsi au pieds de la tour on trouve la chapelle de la Vierge haute d’une dizaine de mètres, celle-ci était fermé par de lourdes portes en chêne, (portes qui n’existe plus) au premier étage, se trouve une pièce (dites refuge) qui est accessible par une trappes dissimulé au troisième étages , et qui servait d’entrepôt pour des vivres , des couchages, et des céréales pour des semis, cette pièces secrète permettait à la population assaillie de se cacher juste quelque temps. D’ailleurs on dit que des villageois se serait ainsi protégé pendant les guerre opposant Anglais, Bourguignons et Français, et lorsque Jeanne d’Arc et son compagnon d’arme (Florent d’Illiers) ont obliger les Anglais à se replier vers la Normandie après sa conquête d’orléans, en Mai 1429, ces mêmes Anglais n’hésitèrent pas à mettre le feu à notre église avec les habitants dedans. Il en fut de même à Bouville. En partie brulé, elle fut reconstruite en 1540. C’est pourquoi certaines poutres ne sont pas d’origines. Cependant une poutre est classée car elle porte encore le nom des charpentiers de l’époque. Le curé de l’époque était Barrier Jean. Qu’est-il devenu suite à ces évènements ?

En 1774 un évènement d’importance a perturbé la quiétude du village. Aux alentours de minuit une partie de la tour s’effondre entrainant dans sa chute 10 mètres de la nef en écrasant la chapelle de la vierge. Devant l’étendue des dégâts il a été décidé de ne plus utiliser l’église en attendant la remise en état de la dites tour. Pendant ce temps les messes furent célébrées dans l’école qui se trouvait derrière la mare et derrière l’église.

La tour fût reconstruite en 1777 pour 16000 francs de l’époque, seule concession, le clocher a été raccourci (sans doute faute de budget) ce qui explique qu’il soit si petit.

Cette église possède un chemin de croix tout en fonte ce qui est rare dans les églises en Eure et Loir, il serait a priori du 17-18 -ème siècle. Il est probable, comme souvent à cette époque, qu’il est été commandé et offert par un généreux donateur, peut être un seigneur local.

Les deux cloches qui sont classées ont pour nom Georgette (en raison de la St Georges) Fête le 23 avril et Blaisette (en raison de la St Blaise). A noté que ce sont les deux saints qui sont représenté pour cette église. (Autrefois on fêtait la St Georges avec une procession). Elles datent de 1816 et je suppose qu’elles ont remplacé les anciennes cloches qui s’était effondrées avec la tour. Elles ont été bénies par M Louis Gouppy desservant la paroisse et elles ont pour marraine deux habitantes du village. Mlle Bigot Marie Catherine (Georgette) et dame Carnis Marguerite Victoire (Blaisette). Le maire d’alors était Mr Legrand Jacques.

La charpente est remarquable par sa construction et par sa taille. La voute en bardeaux était peinte, mais il ne reste que quelques traces de ces motifs, sans doute que l’incendie de 1429 y est pour beaucoup dans cette disparition. Les 8 poutres en chênes qui supportent l’édifice sont pour la plupart encore d’époque de la construction, certaine on était changée à la reconstruction. Les 4 plus anciennes sont sculptées et on retrouve aux chaque extrémités des têtes de dragon.

Pour l’histoire St Georges terrasse le dragon. Et l’on retrouve le dragon entier sculpté au centre de l’une des poutres face au retable ou se trouve s’t Georges et sa lance qui lui ont servi à terrasser le dragon. Une poutre est classée, celle comportant les noms des charpentiers de l’époque.

Les vitraux ne sont plus que 5 mais autrefois il était plus nombreux. Ils ont pour certains disparus au fil des restauration. Ils n’ont plus leur décoration qui devait composer ces vitraux, ils sont devenus de simple fenêtre Le cimetière qui entouré l’église a été déplacé à l’extérieur du village au début du 20-ème siècle, il était entouré d’un mur d’enceinte.

Le presbytère se trouvait il n’y a pas si longtemps au 7 place de l’église, maintenant il appartient à un privé. Avant la révolution ce même bâtiment se situé au N° 6 place de l’église. C’est à cette endroit que l’on récolté la Dime (redevance, en nature ou en argent, portant principalement sur le revenu agricole, et destinée à permettre l’exercice du culte par l’entretien du clergé et des lieux de culte, et à fournir assistance aux pauvres). Les seigneurs et notable ainsi que les gens d’église ne payaient pas cette dime.

La commune de Luplanté est devenue indépendante de l’église qu’en 1793, et le recensement qui en suit fait état de 514 habitants, actuellement nous sommes aux alentours de 400 habitants. Les reliques se trouvant à l’intérieur de l’église serait : une parcelle du voile de la vierge (translation faite le 17 mai 1863, une parcelle des reliques de St Blaise, et une ou plusieurs parcelles des ossements de la chair du suaire de St Piat prêtre martyr. (Source de l’évêché)

Autrefois cette église comportée des bancs assis et fermés et dans les années 60 il ont étaient démonté pour y mettre des chaises. Les stalles qui autrefois était réservés au notable sont encore présent et comportes encore leurs angelots. Les bancs réservés aux enfants de cœur et au diacre sont aussi présent. Des statues de très belles factures sont toujours sur place. On y retrouve le christ, marie, la vierge et l’enfant, un pape, etc…

En 1706 on pose le grand autel ainsi que les boiseries du cœur. Le portail est du 17 -ème siècle. Un curé est enterré dans l’église sous une pierre tombale, mais j’ai égaré l’archive qui me permettais de connaitre son nom et la date de la sépulture. Dans la chapelle de la vierge on trouve un très beau retable peint et encore en bon état. Il n’y a pas si longtemps une crèche était installée au moment de Noël, mais l’absence de messe à cette période aura raison de cette cérémonie.